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  • Photo du rédacteurHéléna Lami

Le langage des émotions

Dernière mise à jour : 14 août



“Comment vas-tu ?”

Une simple question mais des réponses souvent incomplètes.


À cette question : “Comment vas-tu ?”. Nous répondons naturellement et avec neutralité : “ça va.




Parfois même, nous entendons sans écouter la réponse, trop pressé.e de poursuivre notre activité.

Ce qui trahit cette réponse est souvent l’intention cachée derrière le ton de la voix.

On peut y entendre l’état émotionnel de la personne : sa fatigue, sa colère, son agacement, sa joie, etc.


Et pour les plus attentifs·ves et empathiques, s’en suit la question : « Tu es sûr.e que ça va ? »


La personne peut à nouveau et faussement normaliser sa réponse comme “Oui oui ça va…”, toujours avec un ton contradictoire.



Comme si verbaliser nos émotions était une chose complexe à assumer.

Un tabou ?


Quels rôles ont nos émotions ?

Pourquoi est-ce si compliqué de les assumer ?

À quoi servent nos émotions ?

Comment et pourquoi apprivoiser nos émotions ?




 


Notre corps et notre cerveau : une vie émotionnelle



Nos émotions sont le résultat de stimulis externes. Notre cerveau très intelligent va traduire ces éléments neutres sous la forme de manifestations émotionnelles et ainsi entraîner des actions.


Nos émotions influencent donc nos actions !


Nous l’avons vu : les actions, les pensées et les émotions sont liées.




C’est plutôt logique !


Quand tu es fatigué.e, tu as plus de chance de rester silencieux·se et passif.ve en réunion.


Quand tu es énervé.e, tu as plus de chance de réagir rapidement et intensément aux remarques.




La différence entre sentiment et émotion

- Un sentiment est continuel et perdure dans le temps, comme un arrière-fond. 	
Par exemple, je suis de nature anxieux.se. 

- Une émotion  se manifeste à court terme et en permanence sur l’arrière-fond. 
Par exemple, je ris suite à une blague. 	


Une émotion peut cultiver un sentiment. 
Par exemple, la peur d’un examen ou le silence d’un.e ami.e peut cultiver un sentiment d’anxiété. 


Fabrice MIDAL le dit très bien : une émotion n’est ni positive ni négative !


Rien ne sert de diaboliser une émotion au risque de se culpabiliser.


  • Une émotion peut nous être agréable ou désagréable.

  • C'est un signal pour prendre soin de soi et vivre une vie qui nous correspond.

  • Une émotion n’est ni mal ni bien.

  • Elle existe pour notre bien-être et notre survie.

  • C’est ce que l’on en fait qui peut être jugé de bien ou de mal.



 


Une vie émotionnelle évolutive



  • Nous avons un vécu émotionnel différent selon notre part identitaire innée liée à notre "nature génétique" et notre éducation, durant les premières années d’une vie.

  • Nos expériences de vie vont aussi modifier notre rapport aux émotions.

Des expériences de vie traumatisantes vont laisser des traces psychiques dans le cerveau de l’individu.


Rassurez-vous !


Nous avons la possibilité de paramétrer notre cerveau en créant des expériences agréables et en suscitant des émotions agréables.





 

Les variations émotionnelles



Certaines personnes peuvent vivre des variations émotionnelles très fréquentes mais peu intenses. À l’inverse d’autres individus, vivent des variations émotionnelles très intenses et peu fréquentes.




Fréquence : variations émotionnelle se produisant à des intervalles plus ou moins rapprochés.

Intensité : degré de puissance et de force des variations émotionnelles.  


Et toi alors !

Sur quel/s graphique/s te positionnes-tu en ce moment ?





« On vit dans un monde qui se méfie des sentiments. On nous répète sans arrêt que les sentiments sont puériles, irresponsables, dangereux. On nous apprend à les ignorer, à les contrôler, à les renier. »


 


Pourquoi avons-nous si peur de nos émotions ?



  • Est-ce la peur de lâcher-prise ? La peur de perdre le contrôle ?


Comme un volcan, on garde avec frustration cette émotion nichée en nous. Elle finit par éclater de façon puissante et incontrôlable, telle une éruption.


Et plus nous la retenons, moins nous avons de contrôle sur celle-ci.



  • Est-ce un mécanisme habituel depuis l’enfance ? Un enfant est une éponge émotionnelle, avec moins de facilités à comprendre et «gérer » ses émotions.

Pourtant sans le savoir et cela depuis plusieurs générations, certains parents demandent à leurs enfants de les taire.



Selon Catherine Gueguen : 

« Les émotions désagréables sont des souffrances mais notre cortex orbitofrontal nous permet de faire face aux émotions et de prendre du recul, cela nous permet de mettre les choses loin et de trouver des solutions. 

Mais petits, le cortex orbitofrontal n’est pas mature donc (l'enfant) prend de plein fouet les émotions. »



  • Est-ce une affaire générationnelle ? “Chaque génération croit en quelque chose de différent” - Sens 8


Nos anciens peuvent être durs et fermés émotionnellement.


Aujourd’hui, certains modèles éducatifs tendent vers plus de bienveillance et de positivité pour l’épanouissement des enfants… et des grands enfants !



  • Est-ce une peur du regard des autres ? La peur d’être vulnérable ou pire fragile ? (La vulnérabilité étant souvent assimilée à de la fragilité.)

La peur d’être moqué.e ou critiqué.e ? La peur de faire tomber le masque socialement acceptable ? La peur d’être mangé.e tout cru dans une jungle sociétale ?



  • Est-ce que l’on a peur de rendre notre émotion concrète ?


Par exemples : notre peur devient réelle quand nous la verbalisons, notre colère est tabou et nous ne devons pas la laisser nous trahir ou encore assumer notre amour nous rendra vulnérable auprès de notre partenaire.



  • Est-ce une gêne de dire quand ça ne va pas ? Même quand on tient des discours pessimistes, il peut être compliqué d'avouer les émotions que cela nous procurent.



  • Est-ce une peur de notre humanité ? Car nos émotions nous rendent humains·es, avec nos côtés les plus obscurs et les plus lumineux.



  • Est-ce par peur de se remettre en question ? C’est la stratégie de l’autruche, j’ignore donc cela n’existe pas.

Comme un.e enfant qui cache ses yeux avec ses mains en pensant être invisible et donc protégé.e.



Et vous alors, qu’en pensez-vous ?

Vous arrive-il d'avoir peur d'assumer vos émotions ?



« Une des grandes découvertes du 21ème siècle est que nos émotions et nos relations sont fondamentales pour notre développement. » - Catherine Gueguen dans Dialogue avec Fabrice MIDAL

 


« C'est à vous rendre fou, toutes ces émotions qui sortent de nulle part. »



La croyance courante est de juger un être intelligent par ses capacités intellectuelles, avec le Quotient Intellectuel (QI).


  • C’est grâce à Daniel GOLEMAN en 1995, que le concept d’intelligence émotionnelle a été popularisé. On parle même aujourd’hui de Quotient Émotionnel (QE).



Intelligence émotionnelle : capacité de reconnaître, comprendre et apprivoiser ses émotions, ET à composer avec les émotions des autres.


  • Si l’on reprend les propos de Marshall Rosenberg, fondateur de la @Communication Non Violente, les émotions sont au cœur de notre vie.


Derrière chaque émotion se cache un besoin respecté ou non.

Les émotions font de nous les êtres vivants que nous sommes !




« Des personnes intelligentes voire très intelligentes peuvent faire n’importe quoi car elles sont coupées de leurs émotions. »



 


Complémentarité entre la logique et l'émotionnel



Se penser uniquement cartésien.e est irrationnel et objectivement faux !


Car il n’y a pas de cerveaux uniquement rationnels et de cerveaux uniquement émotionnels.



Notre cerveau détient :



Par exemple : Les systèmes de notation scolaire reconnaissent le niveau de connaissance en mathématiques, en histoire géographie, en SVT, etc. C'est évaluer la capacité de l'élève à retranscrire un savoir (hémisphère gauche sollicité). La faille est que malgré sa bonne connaissance d’une leçon, un.e enfant stressé.e peut perdre ses moyens durant l'évaluation (hémisphère droit sollicité).


Et ainsi, les résultats de son "savoir" seront faussés ! Preuve que ces deux hémisphères peuvent interagir et s'influencer.



« Beaucoup d’adultes se sont coupés des émotions, ils ne savent plus parler le langage des émotions. » - Catherine Gueguen

 


Nos émotions sont des guides.



Apprendre à les apprivoiser, c’est éviter d’en être esclave.


Car qu’on le veuille ou non, les émotions sont là, en nous et elles nous trahissent par nos actes.


Selon le psychiatre Christophe André dans Inpower, nos émotions programment notre tête et notre corps.


Elles provoquent naturellement des réactions physiques et psychologiques, avec plus ou moins d’intensité.





“Tu n’es encore pour moi qu’une petite émotion toute semblable à cent milles petites émotions. Mais si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre.” -

(Texte modifié - parole du Renard au petit garçon, ici qui devient l'émotion, Le Petit prince - Antoine de Saint-Exupéry)


 


"On ne connaît que les choses qu’on apprivoise. »



Extrait du petit prince :


« Qu’est-ce que signifie «apprivoiser»? 

C’ est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie «créer des liens…». »

« Apprivoise-moi ! Que faut-il faire ? dit le petit prince. 

Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. »


Apprivoiser nos émotions, c'est comprendre nos automatismes.



C'est comme si nous changions « le trafic » émotionnel.

Plutôt que d'emprunter « l’autoroute » habituelle, on choisit de prendre une « petite déviation ».

(Christophe André dans Inpower).


Apprivoiser ses émotions, c'est redevenir maitre.esse de son véhicule et avoir la force de changer des automatismes.






On peut aussi apprendre à écouter l’autre. C’est un travail d’être connecté aux émotions de l’autre.


 


“Son langage, c'est de l'émotion pure”



On m’a posé la question suivante : comment tu peux assumer tes émotions dans un monde (notamment professionnel) sans avoir peur de te faire dévorer tout cru ?


Il y a là une réalité qui nous dépasse individuellement.

C’est à l’échelle macro de notre société et de notre groupe d’appartenance (familial, amical, professionnel, etc.) que dépend et varie notre libération émotionnelle.


Nous nous ne pouvons pas toujours assumer nos émotions avec tout le monde et dans toutes les situations. Certains maitres y arrivent !


Ce n’est pas si simple et il faut se sentir prêt.e.



Nous pouvons déjà commencer par verbaliser et comprendre personnellement nos émotions, avec auto empathie.

(Tu peux retrouver tout un article traitant de ce beau sujet.)



Aussi, n’est-ce pas en faisant preuve de vulnérabilité et de sincérité émotionnelle, que nous pourrons adoucir certaines règles sociales ?


Ne serait-ce pas à nous de montrer la voie, comme modèles pour ceux et celles qui n’osent pas ?




Les trois facettes de l'empathie selon Catherine GUEGUEN  : 

- l'empathie affective : sentir et partager les émotions d’autrui. 
 	
- l’empathie cognitive : comprendre pourquoi l’autre éprouve ces émotions. 
 	
- la sollicitude empathique : agir, prendre soin du bien être d’autrui. 


La bienveillance est contagieuse !


Si l’effet de masse nous permet de nous ruer dans les magasins durant le black Friday, nous pouvons aussi l’utiliser pour mieux vivre individuellement et collectivement !



On peut faire le choix d'offrir ce cadeau aux autres.


N'est-ce pas un merveilleux cadeau que d'offrir notre écoute, notre bienveillance et notre compréhension ?

Imaginez le bonheur ressenti d'être compris.es telle que nous sommes, même avec nos faces d’ombres....


(La suite au prochain article...)






“Quand quelqu’un se sent compris, tout son être se détend” - Catherine GUEGUEN


 

Héléna LAMI, publié le 17/11/2022












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