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  • Photo du rédacteurHéléna Lami

Entre compréhension et généralisation...

Dernière mise à jour : 14 août



Il y a là un vrai paradoxe entre notre besoin et notre nécessité de compréhension ET notre tendance improductive à généraliser et catégoriser.


Pour comprendre, nous avons besoin de prendre en compte la logique, les tenants et aboutissants d’un système, les éléments qui caractérisent une personne ou une situation.



Terriens que nous sommes, avons tendance à faire de cette compréhension : une vérité.







Nous avons un besoin profond de maîtriser, et ainsi de nous rassurer.






Car l'inconnu nous fait peur…



Qu'est-ce que le processus de généralisation ? En quoi est-ce utile et en quoi peut-il devenir un problème ?

Les outils de connaissance de soi sont-ils des moyens de généraliser ou de mieux nous comprendre ? Comment allier généralisation et diversité dans notre vie ?

Comment diminuer notre tendance à généraliser ? En quoi prendre conscience de ce processus nous sert individuellement et au service de Tous·tes?





 



Des biais cognitifs naturels et rassurants




Notre mental est un outil qui déforme le réel :

  • il va sélectionner des éléments d’une réalité objective.

  • il va généraliser les éléments d’une réalité objective.

  • il va distordre les éléments d’une réalité objective.






Nos émotions, nos choix et nos comportements sont donc influencés par nos biais cognitifs, présents dans notre cerveau. Ils vont influencer notre système de valeurs et nos croyances.



Biais cognitifs :                                                      
- Phénomènes psychologiques, des mécanismes de la pensée, qui provoquent des déviations, des erreurs de jugements ou d'appréciation par rapport à une réalité neutre. 


Ce sont la psychologie cognitive, la psychologie sociale et les sciences cognitives qui s’intéressent à ces biais cognitifs et les étudient.


À l’origine, le cerveau humain est un organe et non un ordinateur qui évolue doucement.




Dans ce sens, ces biais nous permettent de :


  • réagir rapidement et prendre des décisions notamment pour assurer nos chances de survie, de sécurité ou de succès. Plutôt pratique tout de même !



  • filtrer les informations reçues et éviter une saturation. Mécanisme plus compliqué pour des hypersensibles émotionnels et sensoriels (cf L'Homme est un animal sensible).


  • construire du sens et éviter l’inconnu qui perturbe notre cerveau humain.


  • mémoriser, apprendre, et sélectionner les informations dans notre environnement.



Nous avons besoin de trouver du sens dans une réalité neutre. Et ainsi, nous allons remplir nos cases, généraliser et penser maitriser le sujet.


Pour certain.e.s, le besoin d’être sachant.e et en maîtrise surpasse une connaissance globale et objective. Ils/elles sont convaincu.e.s d'avoir la solution ou encore le sens exact.



Ce phénomène de généralisation est renforcé par d'autres biais cognitifs (il en existe 250 référencés squattant dans notre cerveau !).






3 principaux vont influencer notre biais de généralisation :



Le biais de croyance, c’est-à-dire juger logique ou inexact un argument en fonction de notre croyance initiale.



Le biais de confirmation, c'est-à-dire retenir les informations qui confirment nos croyances et ignorer celles qui les contredisent. Notre interprétation biaisée d’une expérience va confirmer nos croyances sur des personnes ou des sujets.



Le biais d’illusion de corrélation ou d'amalgame, c’est une sorte de raccourci mental qui consiste à porter des jugements en reliant exagérément des événements ou éléments, non forcément reliés.



Selon Aaron BECK (1964) et Albert ELLIS (1962), la surgénéralisation ou l'étiquetage seraient deux des 12 autres distorsions cognitives récurrentes.



Le grand piège est la surgénéralisation : attribuer une règle générale à partir d’un fait spécifique.


C’est une généralisation peu fondée et grossière souvent reconnaissable avec des “tous”, “aucun”, “jamais”, “toujours”, etc.



“La généralisation se nourrit de n’importe quoi surtout si ça n’a aucun rapport”- La Tronche en biais (Chaine YouTube)



 



Spoiler alert… La plupart des généralités sont fausses !



En fait, notre généralisation dépend de nos expériences singulières et subjectives.


Nous avons tendance à faire de notre réalité une généralité. Or nous l'avons vu, chaque réalité est subjective selon nos croyances et nos valeurs.



Si ce biais de généralisation est naturel, la tendance des êtres humains à généraliser est donc innée mais il n’en reste pas moins dangereux.


Tout dépendra donc de l’intention de la personne et de sa capacité à NUANCER !

(Nous y reviendrons plus tard.)



  • Nous avons d’autres fonctions cérébrales nous permettant de développer d'autres pensées alternatives et notre libre arbitre.


  • Nous avons la possibilité de modifier ces pensées dites automatiques (cf instagram TCC).


Enfin, généraliser est aussi un moyen de mieux comprendre la réalité, notamment quand justement un individu a tendance à recevoir beaucoup d’informations.





 


Des outils de catégorisation ou de compréhension ?




Je suis une adepte des outils en communication interpersonnelle et de connaissance de soi. Je les utilise fréquemment dans mon travail pour accompagner les personnes.

Certains outils rassurent et aident pour entretenir des relations interpersonnelles harmonieuses dans un cadre professionnel et personnel.



Je pense par exemple à des outils de personnalités : le @DISC ou @arc-en-ciel, @MBTI, @ennéagramme, etc.


Tous conceptualisent différents modes de fonctionnement selon différentes catégories de personnalités .



Ce sont des guides, permettant de mieux comprendre notre mode d'emploi et celui d'autrui. 



  • L’outils @DISC par exemple établit un certain pourcentage de 4 couleurs, chacune associées à des forces, des faiblesses, des valeurs, des types de communication verbale et non verbale, etc.




Nous pouvons avoir l'assurance et leadership du rouge et la créativité du jaune.

Les couleurs dominantes déterminent par exemple des métiers et activités adaptées à notre personnalité.


Aussi, cet outil permet de mieux comprendre les modes d'emploi de ses amis, de ses collègues, des bénéficiaires ou des employés afin d'établir une stratégie relationnelle respectueuse des besoins et des forces de chacun.e.s.







  • Le modèle @MBTI ou l'@ennéagramme établissent des types de personnalités, selon un score plus ou moins élevé.







Ces outils visuels et ludiques peuvent être très utiles pour :

  • travailler son orientation,

  • réaliser une reconversion professionnelle (notamment durant un bilan de compétences),

  • mieux se connaître et valoriser ses forces,

  • prendre confiance en soi,

  • harmoniser les compétences d’un groupe (complémentarités),

  • recruter des salariés notamment en RH,

  • faciliter ses relations interpersonnelles,

  • gérer des conflits au sein d'un groupe,

  • faciliter l'esprit de groupe et le vivre-ensemble,

etc.



MAIS !!!

(Je le dis à chacune de mes formations...)



Il faut bien évidemment nuancer !

Ne pas entrer dans l’abus ou la catégorisation fermée.



L'impression de "mettre les gens dans des cases” est la principale critique récurrente et légitime des outils présentés.



Effectivement, nous ne sommes pas toujours identiques et stables (sauf les plus robots d'entre nous peut-être ?!).                             
                                                               Nous fluctuons selon                                             les circonstances, l'environnement, nos interlocuteurs, notre état physique, mental et psychologique. 


  1. Nos interlocuteurs : cela dépend par exemple de notre aise dans la relation, du passif agréable ou désagréable de la relation, si nous sommes avec notre patron ou un ami, etc.

  2. Notre état physique : cela dépend de notre santé, de notre fatigue, etc.

  3. Notre état d’esprit : cela dépend de notre humeur, de nos émotions, etc.

  4. Des circonstances : cela dépend des événements passés ou appréhendés, etc.

  5. Notre environnement : cela dépend du cadre dans lequel nous sommes : au travail, dans son canapé, dans un endroit inhabituel, dans la rue avec beaucoup de stimuli différents, etc.



 



"La généralisation abusive, c’est le préjugé en marche"


La Tronche en biais (Chaine YouTube)




Nous avons des tendances ou des comportements naturels mais nous sommes nuancés. Nous sommes des êtres complexes.




Il est certain qu’utiliser ces outils à des fins manipulatoires ou d’une prétendue expertise sur l’autre engageraient des relations non harmonieuses et destructrices, dans un principe gagnant-perdant !


Ici, l'objectif est au contraire de favoriser l'intelligence relationnelle et collective.


Ces outils sont intéressants quand ils sont nuancés et relativisés. Ce sont des guides et modes d’emploi, ni  linéaires ni  statiques ni figés. 


Tout évolue et rien n’est linéaire.



C’est aussi ici la grande différence. Nous voulons et tentons de comprendre pour apprendre ou pour maîtriser ?



"Je suis du genre à accepter l'idée qu'il y a plus de choses en ce monde qui l'on ne comprend pas que des choses que l'on comprend" - Sens 8


 


Accepter de ne pas (toujours) savoir !



Nous ne serons jamais expert.e.s à 100%.



Et c’est là où le biais de surgénéralisation devient un danger.

Il crée des stéréotypes.

Il favorise la stigmatisation.

Il valorise l'étiquetage.

Il entraîne des comportements discriminatoires.




Nous sommes différents. L'intention de comprendre et d’accepter la remise en question sont salvatrices pour éviter une surgénéralisation.




La violence naît de la stigmatisation contre une culture, une religion, un métier, un style vestimentaire, une attirance sexuelle, un genre, une caractéristique physique, etc.

Elle naît de la peur, de la méconnaissance, de la différence de l'Autre et d'un manque d'empathie.




Posons-nous la question : 

"Et si j'étais à sa place, qu'est-ce que je ressentirai ? Comment réagirai-je ?

- Mieux ? Quelle prétention ! Je n'y suis pas. 
- Pareil ou moins bien ? On ne sait pas ! Je n'y suis pas. "



Au lieu de généraliser et me positionner comme sachant.e, je peux faire preuve d'humilité, accepter de me tromper et de ne pas tout maitriser.




Mon postulat est qu’il y a autant de vérités que d'êtres humains sur cette planète.




Alors on a le choix entre :


  • passer sa vie à nourrir nos croyances quitte à cultiver des croyances stigmatisantes et limitantes


  • ou de les remettre en question avec HUMANITÉ.




Et si on ne comprends pas l'autre, pourquoi ne pas poser lui cette simple question :

POURQUOI ?





"Ce qui est observé révèle la vraie nature de l'observateur (...). Il peut y trouver superficialité, laideur, confusion et préjugé. L'observateur ne verra que ce qu'il désire voir. Alors qu'un autre sera capable de voir au-delà des conventions sociales et de leurs préjugés." - Sens 8


 

Héléna LAMI, publié le 07/10/2022








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