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  • Photo du rédacteurHéléna Lami

L'empathie

Dernière mise à jour : 14 août



Qu’est-ce que l’empathie ?

Sommes-nous toutes et tous dôté.e.s de cette compétence ?

Comment se manifeste-t-elle et avec qui ?

Quelles sont les limites de l’empathie ?




On peut juger le degré d'empathie des personnes quant à leur capacité à se mettre à la place des autres. Ce n’est pas compatir mais comprendre ou tenter de comprendre l’Autre.




"Être empathique consiste à percevoir avec justesse le cadre de référence* interne de son interlocuteur ainsi que les raisonnements et les émotions qui en résultent." - Carl Rogers 

* Cadre de référence : le monde d’une personne : son corps, ses valeurs, ses expériences, sa famille, ses croyances, etc.



Il y a plusieurs critères d'empathie :


Selon Boris Cyrulnik : l'empathie est la capacité de se représenter le monde à l'Autre.


Car “vivre, c'est vivre en société donc c’est être confronté aux autres. (...) La vie, c’est la relation.”



 


“On se développe jusqu’à se représenter le monde de l’autre” - Boris Cyrulnik


Un être vivant a besoin d’être sécurisé pour développer sa conscience des autres et donc son empathie. Le manque d’empathie s’explique par un environnement non sécurisant comme une altération familiale ou socio-culturelle.


Durant ses 4 premières années, l'enfant va se représenter le monde de l'Autre et la sécurisation des premiers mois est cruciale. Sans cela, il ne manifeste que des comportements autocentrés.


Par exemple : les comportements pervers indiquent une mauvaise ou inexistante capacité à se représenter l'Autre, seul compte leur plaisir. Ces personnes vont privilégier leur propre intérêt au détriment de la destruction de l’Autre. Ils ne prennent pas en compte ce qui se passe chez les autres.


À l’inverse, une personne qui remet en question sa pensée et se questionne va avoir tendance à plus développer de l’empathie quitte à trop privilégier l'intérêt des autres par rapport à ses propres intérêts.



L’empathie, c’est accepter l’incertitude et reconnaître que sa vérité n’est pas la meilleure. 


 


Un phénomène de mode ?



Tout comme la “bienveillance”, “l’empathie” est devenue un phénomène de mode dans notre société. Ce concept est repris dans les entreprises qui se veulent inclusives et humaines, dans les écoles, dans les associations, entre amis, etc.


Et tant mieux !


Cela demande de se décentrer de soi pour écouter les autres. Mais pas uniquement.

Il existe l’auto-empathie, c’est la capacité à identifier et comprendre ce que l’on ressent.



D’autres pensent que l’empathie est considérée comme une faiblesse ou du moins une naïveté. On va alors se blinder et se protéger par peur de trop donner et pas assez recevoir.


C’est par exemple, le grand complexe de la médiatisation qui sélectionne images et messages. Les médias diffusent toute la journée des images parfois insoutenables, rendues presque anecdotiques.



 


"L'empathie est perçue comme une faiblesse. On conditionne les gens pour l'étouffer afin de réussir. Mais pour qu'il reste une lueur d'espoir dans le monde, il faut à nouveau voir l'empathie comme une force." - Matt Bellamy (Muse)


Heureusement, le concept d'Intelligence émotionnelle remet au centre les émotions et la connexion entre les êtres. En fait, l’empathie est à cultiver au service de notre humanité.

C’est prendre en compte l'Autre et parfois avec ses réactions négatives.


  • C’est imaginer les sensations psychologiques et physiques qu’il ressent.

  • C’est écouter l’Autre et le questionner sur ses besoins.

Cette personne a-t-elle besoin d’être aimée, d’être légitimée, de résoudre un souci, d'être écoutée, d'être acceptée, de surmonter un échec, d'être seule, de rire, etc. ?



L'empathie, c’est aller au-delà de nos jugements.



Se défaire de nos filtres et jugements, c’est cela le grand enjeu. Naturellement, on va juger les actes d’autrui selon nos valeurs, notre histoire, nos rencontres, notre éducation, etc.




 


“On ne peut éviter totalement nos jugements mais on peut en prendre conscience et apprendre à les déconstruire”



Le jugement est un processus naturel et instinctif. Il est parfois compliqué de s'en défaire car on peut aussi avoir nos propres limites …



Le revers culpabilisant de cette mode est de penser que l’on DOIT tout le temps et que l’on PEUT tout le temps être empathique. 



Il est naturel de ne pas être empathique tout le temps et pour tout le monde. Il y a des jours où l'on ne veut pas être empathique vis-à-vis d’autrui.

Vous n’allez peut-être pas développer votre empathie lorsqu'un automobiliste vous coupe la route en allant au travail !


Il y a des moments où ce n’est pas le moment et c’est ok !

Pas de panique à bord, jusque-là nous sommes des êtres humains.



Il y a aussi des comportements, des personnes et des réactions qui nous insupportent car nous avons chacun nos limites.


L'incivilité de certaines personnes croisées dans la rue peut profondément vous déranger. Ou encore le comportement de l’un des membres de votre famille vous insupporte plus spécifiquement.

Dans mon cas : le manque d'humilité me met profondément mal à l’aise. Je suis face à une limite. Je la connais.


Il serait intéressant de vous poser la question suivante :

Quelles sont les limites de mon empathie ?




 


L’empathie, c’est déjà écouter




Écouter est, peut-être, le plus beau cadeau que nous puissions faire à quelqu'un.

C'est lui dire, non pas avec des mots, mais avec ses yeux, son visage, son sourire et tout son corps :

tu es important pour moi, tu es intéressant, je suis heureux que tu sois là,

tu vas m'enrichir car tu es ce que je ne suis pas . . .



Écouter, c'est vraiment laisser tomber ce qui nous occupe pour donner tout son temps à l'autre.

C’est comme une promenade avec un ami :

marcher à son pas, proche mais sans gêner, se laisser conduire par lui,

s’arrêter avec lui, repartir, pour rien, pour lui.



Être attentif à quelqu'un qui souffre,

ce n'est pas donner une solution ou une explication à sa souffrance,

c'est lui permettre de la dire et de trouver lui-même son propre chemin pour s'en libérer.






Ne pas chercher à :



L'empathie n’est pas juste une histoire de comprendre l’autre mais bien :


  • D'ATTENTION : c’est vouloir faire attention à l’Autre, porter son attention, être attentif à l’Autre.

  • D'INTENTION : c’est vouloir être empathique, c’est avoir l’envie sincèrement de se mettre à la place de l’Autre.


La première chose serait de se taire et de taire notre voix intérieure, pour mieux écouter et nous concentrer sur les propos de l'autre. Questionner et éviter de répondre à sa place.



C’est agir pour que notre interlocuteur se sente bien :

  • Je t'écoute pleinement, sincèrement et activement

  • Je te comprends et je te considère entièrement dans toute ton humanité

  • Je te montre que je te comprends

  • J’essaye de t’aider et de te soutenir


 


L’empathie et l’accompagnement



Dans les métiers d’accompagnement : l'enjeu est de cultiver cette empathie !

Il s’agit d’écouter l’autre, écouter son dialogue, ses représentations, ses valeurs, etc.


Pour certains professionnels, il peut être frustrant de ne pas donner des solutions tout de suite mais il est pourtant nécessaire de bien comprendre le monde de l’Autre avant d’envisager certaines solutions.


Sans cela, le professionnel risque de se mettre en posture de sachant : “Je sais ce qui est bon pour toi et je vais te donner la solution" ou encore le dégaineur de solutions et dispositifs.

D'autres encore, ont peur de rentrer dans le vif du sujet ou évitent les fameux “indices”, ces mots répétés dans le discours de l’accompagné.



L'accompagnement, c’est écouter et visiter l'histoire,

les croyances, les échecs et réussites de l’Autre.

C’est donner l’impression qu’il est compris.

Que nous professionnels, n’avons pas le monopole du savoir.

C’est modifier et faire évoluer les représentations petit à petit.




Savoir, c’est déjà s’approcher de la vérité de la personne, mais pour cela il faut écouter et tenter de comprendre l’Autre. 


 


Construire des relations de qualité



Vous l’avez compris, l'empathie serait un moyen de construire des relations de qualité. Cela permet de :


  • mieux se comprendre soi et identifier ses besoins cachés (nous aurons l’occasion d’en reparler) ,

  • de trouver des solutions dans une situation,

  • de se décentrer de soi et de son langage intérieur pour apprendre du monde de l’autre,

  • de créer des relations de confiance et sincères,

  • de s’identifier à l’autre.



"Mettez-vous toujours à la place de l'autre. Renoncez un temps à vos opinions, à vos jugements afin de le comprendre. Bien des conflits peuvent être ainsi évités." -Dalai Lama


 

Héléna LAMI, publié le 20/07/2022



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