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  • Photo du rédacteurHéléna Lami

Et si l’on assumait nos parts d'ombre ?

Dernière mise à jour : 14 août



Je ne suis pas quelqu’un de bien.” Cette phrase, j’ai l’occasion de l’entendre durant mes accompagnements. Je me suis moi-même questionnée sur la notion de bien et mal.


Est-ce que nos coups de gueule, nos conflits du quotidien, nos maladresses, nos remarques passives agressives, notre mauvaise foi et j'en passe,

font de nous des mauvaises personnes ?


Devenir quelqu’un de bien”, pourquoi pas ! Merveilleux !


Mais à force de prôner la bienveillance comme un modèle, ne culpabilisons-nous pas les personnes ? Et si nos failles et nos contradictions étaient saines voire même utiles ?



Pourtant, nous diabolisons le mal en nous, nous le cachons par pudeur et honte. On ne s’autorise pas à avoir des défauts. Ou nous jugeons les faiblesses des autres.

Pourtant, qu’on le veuille ou non, nous sommes des êtres imparfaits.



  • "On est tous un peu névrosés. On a tous un pet au casque quelque part, des courts-circuits. ”


Je me souviens avoir choqué une amie en lui délivrant cette phrase. Avec humour, j'abordais ces parts de nous que nous ne voulons pas assumer, ces réflexes, croyances ou habitudes non avouables ou non assumables.



WARNING - Il y a une différence entre "névrose” et “psychose” en fonction de “la manière dont la personne perçoit la réalité.”

  • Selon Céline Masmonteil :

- Névrose : “le sujet a une perception juste de la réalité qui l'entoure, il peut s’adapter aux contraintes sociales et il distingue ce qui vient de son imagination et ce qu’il faut attribuer à la réalité. Les règles morales et normatives sont comprises et le plus souvent respectée.".


- Psychose : “le sujet ne raisonne pas dans le même registre que le sujet “normal”, il est en rupture avec la réalité. "Son approche du monde est différente, le sujet ne reconnaît pas les mêmes codes sociaux ni les mêmes logiques de pensée. Le sujet psychotique n'a pas conscience de ses troubles ni de ses comportements inadaptés voire dangereux. Du fait de sa gravité, la psychose nécessite souvent une prise."



En route pour reconnaître et assumer nos parts d’ombre avec authenticité, sincérité et humilité !




 

Définir l’ombre



Ce concept est décrit par Carl Gustav JUNG dans le cadre de sa psychologie analytique.

Nous sommes tous.tes dotés·ées de cette part d’ombre, qui survient de façon sournoise et influencent nos émotions, nos pensées et nos comportements.


On met dans l’ombre toutes les facettes de nos personnalités qui abîmeraient notre image. Qu’on le veuille ou non, elles se manifestent au contact de certaines situations ou personnes.


Ombre : Partie refoulée car on juge que ce n’est pas aimable à nos yeux et aux yeux des Autres. 

Lumière : Partie visible car on juge que c’est aimable à nos yeux et aux yeux des Autres. 

L’ombre est représentée comme notre partie animale et incontrôlée. Elle représente tous les interdits. L’ombre n’est pas quelque chose de mal en soi.


C’est plutôt :

  • ce que nous ne voyons pas,

  • ce que nous n'accueillons pas

  • et ce que nous ne vivons pas.



Jung parle du masque social : “Persona”. Tout comme un costume que l’on enfile pour jouer sur scène.





 

Principes moraux manichéens



Nos pensées manichéennes mettent en opposition le bien ou le mal, le bon ou le mauvais.



 

Pourquoi cet évitement de l’ombre ?







  • 1- Construction collective avec la Société : les lois et règles assurent un équilibre et délimitent la frontière entre le bien et le mal.


Selon Issâ PADOVANI : l’ombre correspond à des aspects que nous ne voulons pas montrer en public car trop tabous et peu aimables.


C’est un peu notre côté obscur de la force !


On se fabrique donc un personnage afin d’avoir une bonne estime de soi.

On se raconte une histoire : “Je suis quelqu’un de…”.

En faisant cela, nous cherchons à être reconnu et aimé par les autres.



Daniel MOREL reprend l’image du triangle de Karpman.


Nous adoptons des rôles :

- la victime pour recevoir de la compassion et de la pitié.

- le héro.héroïne pour recevoir de l’admiration.

- le persécuteur pour avoir du pouvoir et du respect.



  • 2 - Construction communautaire avec les schémas familiaux durant notre éducation, notre cercle proche en arrivant sur terre.


Notre éducation va délimiter les règles et les attentes. Enfant, nous adaptons notre comportement par rébellion ou soumission afin d’être aimé.e et accepté.e.

Nous fuyons le rejet, la colère ou la déception de nos parents. Nous imprimons qu’il faut être plutôt comme si ou plutôt comme ça.


Pour autant, ces facettes non acceptées de notre personnalité n'ont pas disparu. Elles sont bien présentes mais masquées dans l’ombre.


Vous pouvez retrouver l'exemple des états du moi avec l'analyse transactionnelle afin de comprendre le lien entre notre gestion des émotions en étant adulte et notre héritage éducatif.



Souvenez-vous : les émotions sont des signaux.

Les refouler, c’est :

  • ne pas les considérer : elles deviennent la cause des parties de nous, tapis dans l’ombre, dans un coin de notre cerveau conscient ou inconscient.

  • ne pas les maîtriser : elles peuvent ressurgir de façon incontrôlée.



C’est notamment Issâ PADOVANI, formateur en Communication Non Violente qui explique le lien entre notre part d’ombre et l’évitement de nos émotions.



  • 3 - Construction de nos expériences personnelles :


Une expérience peut révéler notre part d’ombre, celle que l’on ne veut pas montrer.



Je pense à cette mère qui était dévouée pour sa famille et qui portait rigoureusement un grand nombre de responsabilités (rôle de sauveur). Sur un coup de tête, elle décide de partir quelques jours en vacances laissant mari et enfants. 

Elle s’est montrée égoïste et spontanée. Et ce n'est pas une mauvaise chose. Ce sont juste certaines de ses facettes cachées dans la cave. 
 
Elles sont apparues grâce à ce ras-le-bol. Elle avait pour habitude de se montrer protectrice avec sa famille, de cultiver cette part lumineuse aux yeux de notre société. 

Et pour une fois, elle a décidé de se montrer protectrice avec elle-même ! 

Daniel MOREL explique que comme une plante, on décide d’arroser certaines facettes plus que d’autres afin de conforter ce masque.


Si je pense qu’être empathique est une forme de faiblesse, je vais peut moins nourrir cette caractéristique par mes agissements. Toutefois, si je pense que contrôler est une bonne chose et signe de pouvoir, je vais bien arroser cette partie de moi.

Cela ne veut donc pas dire que je n'ai pas d'empathie.




 

Tendance à éviter l’ombre, la cacher, l'exiler



En voulant éviter l’ombre, nous sommes des bombes à retardement. C’est en cherchant le contrôle et en mettant à la cave toutes nos facettes obscures que l’on perd le contrôle.

La plupart du temps, l’ombre est dans nos pensées et nos émotions. Elles peuvent aussi resurgir plus ou moins violemment par des actes manqués et des actes dangereux.


L’ombre n’est pas mauvaise, elle renferme simplement ce que nous nous interdisons. Nous avons tous·tes un petit démon en nous, preuve que nous avons des choses à travailler. Nous faisons simplement l'erreur de ne pas le regarder avec sincérité. C'est ainsi que l'on perd le contrôle...

Daniel MOREL le dit avec humour :


Notre personnage est vendu” : je suis aidant, aimant et altruiste. Ça nous laisse coincés.ées sur notre île et piégés.ées dans notre personnage. On a notre décret d’application.



Qui a dit que quelqu’un de calme ne pouvait pas être aussi dynamique ?

Qui a dit que quelqu’un d’extraverti.e ne pouvait pas être introverti.e ?


Nous sommes changeants et contradictoires.



 


Une ombre refoulée



  • Issâ PADOVANI décrit l’ombre comme tout ce que je ne supporte pas de vivre, tout ce que nous n’aimons pas en nous et autour de nous.


  • Daniel MOREL ajoute que l’ignorance de l’ombre permet de conserver une "bonne" image, de croire que l'on va être aimé et reconnu par rapport à ce que l’on montre.



Pourtant, c’est au contact de certaines personnes, que l'ombre ressurgit. 
Si je réagis à un comportement, c’est que cela en dit long sur mon ombre. 

L’autre nous montre une image de ce que nous refoulons. 


Posez-vous la question : pourquoi cette attitude me fait réagir ?




 

«Tout ce qu’on ne voit pas en nous, l’inconscient, on le voit dans l’extérieur, reflété et stimulé par les êtres que l’on ne supporte pas. »



Tu peux retrouver le document ci-dessus dans l'exercice en fin d'article.


  • Lorsque vous commencez votre phrase par “je n’aime pas les gens qui…

Posez-vous la simple question : Pourquoi ?


 

L’importance de reconnaître ses côtés obscures


  • Se responsabiliser : accepter d'avoir sa part de responsabilité dans les échanges interpersonnels. On va nourrir des pensées néfastes et des jugements vis-à-vis d'autres pour ne pas voir ce qui ne va pas chez nous.



Un indice : si des situations répétées te font souffrir, qu’on appelle des cercles vicieux, il est temps de se responsabiliser ! 

« La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent ! »

Albert EINSTEIN


  • Accepter sa part de vulnérabilité avec humilité.


  • Se foutre la paix : j’ai le droit d’être un être complexe. Je peux vouloir aider par mon métier et avoir parfois des attitudes stupides.


  • Inciter les autres à le faire et être un modèle de notre humanité à part entière.


  • Développer son auto empathie et l'indulgence vis-à-vis de nous-mêmes.


  • Mieux se connaître et s’assumer, pas uniquement ses forces mais aussi ses failles.


  • Éviter les comportements manipulateurs, car on se fait plus facilement attaquer et manipuler si on ne connaît pas nos failles.


  • Favoriser une meilleure estime de soi : quand on s’accepte sous toutes ces facettes, on arrête de se sous-estimer à chaque faux pas.


  • Éviter les comportements auto-destructeurs : je n’assume pas d’être angoissé.e socialement car cela peut être mal vu. Par contre, je me réfugie vers un substitut : alcool, cigarettes, sucres…


 

Se démasquer !



Selon Daniel MOREL, reconnaître et assumer ses parts d’ombre c’est : 

- partir à la découverte du moi en mettant de la conscience et de la confiance dans notre vie pour faire évoluer notre comportement. 

Il faut bien différencier le "Je" du masque social et du “Moi.


  • Le Je : ce personnage est très utile pour se connaître et se rassurer. Il permet de vivre, de se réfugier dans sa zone de confort et de garder un rôle auprès des autres comme le voisin, le père, le fils, la collègue, etc.

Nos expériences nous apprennent à jouer ce rôle et nous adapter.

  • Le moi : c’est mon identité, avec ses côtés lumineux et obscurs. C’est nous dans notre entièreté : notre singularité.


Apprendre à connaître son côté obscur permet de le maîtriser.

C’est ce qu’Anakin Skywalker n’a pas réussi à faire car il a cultivé et n'a pas assumé sa peur refoulée dans son ombre...


Yoda


  • Gislaine DUBOC mentionne la culture indienne. Les caractéristiques de l’ombre sont considérées comme "des "facettes" en cercle, qui pourraient être utiles à certains moments de notre vie selon les conditions dans lesquelles nous nous trouvons.




Son petit-fils lui dit : “J’ai quelque chose à l'intérieur qui s'énerve" face à la frustration. C’est ce que j'aime appeler le petit démon en nous.

Nous avons tendance à vouloir la supprimer alors que cette partie peut être utile face à une situation urgente par exemple. 



  • Partir à l’aventure du moi, c’est sortir de la cave ses nombreuses facettes de couleurs et y découvrir le trésor. Dans la zone d’ombre, il y a le trésor de qui je suis vraiment.



« Aller regarder les couleurs de mon être que je ne valorise pas. »


 


Il n’y a pas de lumière sans ombre



  • Toutes ces facettes font de nous des êtres équilibrés.

Dans le taoïsme chinois, le principe du Yin et du Yang est que toutes choses existent comme contraires inséparables et contradictoires.

Si l’on prend une pièce de théâtre, la scène ne peut exister sans les coulisses, et inversement.


Si chaque être est dual, cela signifie que les communs des mortels ne sont pas que méchants ou que gentils, que malsains ou que sains, que sombres ou que lumineux.



« L’unique de ce que nous sommes est l’assemblage de toutes ces couleurs, si on en enlève une, je ne suis plus moi. »

 

Aimer sa part d'ombre



Foutons-nous la paix, ça nous aidera à foutre la paix aux autres ! Pour être pleinement qui nous sommes cela nécessite de considérer et accepter notre zone d’ombre intérieure afin d’éviter de combattre l’extérieur.

Evidemment, il ne s’agit pas de passer à l’acte et de libérer des actes sombres.


Ne cherchez pas à être parfaits, soyez complets !


S’aimer sous toutes nos formes et même sa part d’ombre pour :

  • être authentique et complet.e,

  • être équilibré.e,

  • créer de meilleurs ententes entre terriens.nes,

  • accepter nos imperfections,

  • soulager notre culpabilité et notre honte.


Au service de soi et des autres !


Si tu souhaites travailler sur ce sujet, je te propose un exercice d'introspection juste en dessous !



« Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire. »

Albert EINSTEIN



 

Héléna LAMI, publié le 18/01/2023







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