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  • Photo du rédacteurHéléna Lami

C’est l'histoire d’une imposture

Dernière mise à jour : 14 août



Ai-je le droit ?

Est-ce que je le mérite ?

Est-ce que je suis à la bonne place ?



Il est fort probable de ressentir ce manque de légitimité, profondément ancré, au moins une fois dans un domaine de notre vie.


L’impression de ne pas mériter ou être à la hauteur d’un poste, d’une personne, d’une réussite, etc. ?





 


Une imposture logeant dans le cerveau de l’Homme



Cette idée incite les personnes à se penser escrocs ou encore charlatans. L’imposture aime particulièrement s’installer dans les pensées des femmes mais aussi des jeunes par exemple.


Ce syndrome de l'imposture nous fait penser que nous ne sommes pas à la hauteur et que les autres finiront par s’en rendre compte. Cette peur d'être démasqué entraîne de l’anxiété et des comportements destructeurs.





Il y a alors deux grandes façons d’agir :


  • La première est d’attendre à la dernière minute pour réaliser une tâche. C’est l’amie de l'imposture que l'on appelle Procrastination. C'est remettre à plus tard une activité. Procrastiner revient à nous auto saboter.

L'individu va attribuer SA réussite à la chance.



  • La deuxième façon d’agir est d’en faire trop et de se sur-préparer. C’est la deuxième amie de l’imposture que l’on nommera Perfectionniste. C'est en faire deux fois plus que les autres, vouloir que tout soit parfait et se mettre une énorme pression sur les épaules.

L’individu va attribuer SA réussite à l’effort.



L'imposture nous invite à douter de nos capacités même lorsque nos compétences sont assurément présentes et validées.

L'individu va avoir tendance à attribuer sa réussite à une cause extérieure.

Il va relativiser ses succès et fuir les compliments ou encore normaliser ses efforts et ses objectifs atteints.


“Mon activité fonctionne bien car j'ai la chance de pouvoir compter sur de bons collaborateurs"

“J’ai réussis car j’ai dû faire beaucoup de recherches”



 


L’imposture révélée !



Ce sont les deux psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne A Nimes qui ont découvert ce syndrome de l'imposture chez leurs étudiantes.



Malgré des compétences évidentes, ces dernières avaient de nombreux doutes et elles étaient particulièrement anxieuses avant les évaluations.

Les deux spécialistes en psychologie ne doutaient pas de leurs capacités et prédisaient même leur réussite.



Une fois la réussite de leur examen, les étudiantes se dénigraient ou ne réalisaient pas la cause interne de leur mérite. Elles attendaient toujours plus d’elles-mêmes, se mettant une pression démesurée et se fixant des exigences toujours plus hautes. Elles ne se sentaient pas légitimes de parler de sujets dont elles ne se savaient pas totalement expertes.



Ce cercle vicieux qu’on appelle le syndrome de l'imposteur a été conceptualisé :





L'individu peut ressentir ce syndrome dans un certain domaine de sa vie mais pas nécessairement tous : professionnel, familial, sentimental, amical, etc.


Aussi, l'imposture peut se manifester à tout moment et elle évolue selon nos expériences.


À l’inverse, on retrouve le syndrome de Dunning Kruger. L'individu se pense alors compétent sur un sujet alors qu'il n'a aucune qualification ou peu de connaissance. 
Dans certains cerveaux, Mr Dunning est très présent et ainsi la personne distord la réalité et n'avoue pas son incompétence.  En effet, elle pense assurément détenir la vérité… Même quand cela n’est pas du tout le cas. 


 


Les caractéristiques de l'imposture







 


D'où vient ce syndrome de l'imposture ?



1/ Il y a encore et toujours une part d’innée Certaines personnes seraient prédisposées à ressentir cette anxiété et ce syndrome. L’imposture pourrait donc s’installer plus aisément pour certaines personnalités.




2/ Il y aussi une part d’acquis en fonction de nos expériences de vie plus ou moins traumatisantes.



Selon des études psychologiques, cette imposture aurait trois origines :


  • l'origine familiale notamment par l'éducation parentale ou des adultes autour de l'enfant et l'évolution d’une fratrie par exemple.


  • l’origine sociétale : les injonctions avec des exigences comme celle de la perfection et de la performance.

Les femmes sont la cible privilégiée de certaines injonctions notamment du corps, de la beauté (grande cible marketing), des ambitions professionnelles, de l’intelligence, de la maternité, etc.

Les hommes aussi peuvent ressentir ce poids notamment celui de la masculinité, d’assurer la place dominante de la famille, et j'en passe.


  • l'origine historique : en France par exemple, notre société a créé des clichés et stéréotypes intériorisés et validés par l'es Hommes qui s'y conforment.

Pour preuve, je vous invite à regarder quelques archives de l’INA !



 


“Oui mais… ”



C’est alors que l'imposture va nous chuchoter de sa petite voix le fameux : “oui mais..".


Elisabeth CADOCHE et Anne De MONTARLOT dans le podcast Métamorphose parlent de cette idée. En effet, l’aspect pervers de cette imposture est de se sentir responsable de tout mais jamais du mérite, de ce qu’il nous arrive en positif.



Elles expliquent que les femmes ont plus tendance à s'attribuer leurs fautes et moins leurs réussites. Les hommes vont avoir tendance à trouver des excuses de leurs échecs dans les enjeux externes.


En effet, les petites filles à partir de 6 ans commenceraient à perdre confiance en leur capacité, moins enclines à faire des activités de force ou d’intelligence par rapport aux garçons.



Un exemple : vous réagissez trop tardivement au feu tricolore qui est passé au vert. Un automobiliste vous klaxonne, accélère et vous dépasse au feu déjà bien orange sanguine. Vous devez alors freiner brutalement au feu rouge.


Il peut y avoir deux façons de penser :


  • "J'ai réagis trop tardivement donc j’ai dû l'agacer, c’est de ma faute, j’étais trop distraite par mes pensées.” (culpabilisation)


  • “Cette personne est stupide et elle a failli créer un accident, le feu venait à peine de passer au vert.” (mauvaise fois)



 


Les conséquences



Quand la productivité et la rentabilité priment au-delà du bien être des personnes, cela peut contribuer à développer ce syndrome de l'imposture et ainsi manifester des dépressions, des Burn out, des surmenages, un manque d’assurance, de confiance et d'estime de soi et ou des autres, de la comparaison, etc.


Il y a là un vrai enjeu de reconnaître l'imposture quand elle nous guide ! Elle se loge souvent dans des croyances limitants bien profondes.




 


On peut en guérir ?



L’imposture n’est pas une maladie comme la schizophrénie ou encore la dépression, donc pas besoin de prendre des médicaments ou des traitements ! Toutefois la dépression ou burn out, par exemples, peuvent être les conséquences d’un sentiment d'imposture trop persistant et destructeur.


D’où l'intérêt de le reconnaître et d'agir !

Il s’agit alors de bousculer nos croyances limitantes et biaisées... 


Quelques solutions…

  • se fixer des challenges et des défis à notre portée

  • s'entourer des personnes bienveillantes, inspirantes et s'inscrire dans un groupe porteur

  • être accompagné.e par des mentors

  • commencer une thérapie notamment la Thérapie cognitivo- comportementale (TCC) pour identifier les récits internes et les modifier



 


“Changer de regard sur soi peut changer le regard des autres sur nous”


  • L'enjeu est d'être plus indulgent avec soi-même


Les critiques que l'on s'inflige soi-même sont souvent le fruit des messages que l’on a reçus à l’enfance.


... Elles construisent notre dialogue interne : des pensées automatiques et intériorisées qui foncent nos croyances limitantes. 

L'enjeu est d'en prendre conscience et de les déconstruire.

  • Développer la compassion pour les autres : éviter de faire des commentaires négatifs sur les autres.

  • Pratiquer des affirmations positives

  • Lister ses gratitudes


Dès maintenant essayez de me trouver au moins 5 gratitudes, 5 faits positifs dont vous êtes reconnaissants. Cela peut être des choses récurrentes ou ponctuelles dans votre vie. C’est ce qui vous rend heureux aujourd'hui, cette semaine, ces derniers temps !


Quelques exemples :

  • je suis fière d'avoir rédigé cet article,

  • je remercie mes précieux amis et ma merveilleuse famille

  • je remercie mon conjoint de faire preuve d’écoute

  • je suis reconnaissante d’être en bonne santé

  • je suis reconnaissante du bon repas mangé dans ce restaurant

Etc.




À vous !



 


Imposture, je te vois



Nous avons le droit et c’est parfois même utile de se remettre en question, de bousculer nos croyances et de reconsidérer nos vérités.


De cette imposture, il est même possible d'en faire une force !


En effet, l’imposture s'installe généralement quand il y a une difficulté plus ou moins brutale. Elle oscille donc dans un domaine et remet en question nos compétences. Mais finalement, cette remise en question peut être bénéfique pour avancer et évoluer !


Le doute peut amener à une évolution et sans cela, l'être humain ne serait voué qu’à l’orgueil. 

Par contre, cela peut aussi engendrer des troubles de comportements, des choix malsains ou encore un état d’esprit négatif.



Vous pouvez faire le test “Echelle de Clance” afin de savoir si l'imposture ne se serait pas incrustée dans votre cerveau.


Si c’est le cas, je vous invite à faire les exercices que vous trouverez juste en bas.



“Au lieu d'une vie soumise à l'imposture, on peut réduire ça à des épisodes de l'imposture" - Valérie YOUNG


 

Héléna LAMI, publié le 10/08/2022






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